J’ai participé à la 4ème rencontre des « leaders » de l’Alliance européenne pour une transition juste.
Je suis intervenue pour attirer l’attention sur le future cadre financier pluriannuel (CFP ou MFF). En effet, en fusionnant les investissements sociaux dans les budgets nationaux généraux, en supprimant l’affectation des fonds et en abandonnant les mécanismes qui garantissent que les financements parviennent aux plus vulnérables, la Commission risque de renationaliser la politique sociale et d’affaiblir les outils qui protègent la cohésion territoriale.
Or, une transition juste ne peut exister sans investissements sociaux dédiés.
La réduction du Fonds social européen (FSE+) n’est pas un ajustement technique, mais un choix politique qui sape la capacité de l’Europe à lutter contre la pauvreté, à soutenir les jeunes, à développer les compétences et à aider les travailleurs à traverser les transitions climatique, numérique, industrielle.
Trop d’Européens vivent dans l’insécurité et l’exclusion. Nous avons besoin d’une stratégie européenne forte de lutte contre la pauvreté et devons défendre avec détermination toutes les protections sociales et environnementales!
Travailler ensemble, syndicats, société civile, gouvernements progressistes et entreprises responsables, de manière systématique, et non occasionnelle. Et construire rapidement des coalitions au Parlement européen. Avec, entre autres, des représentants de la Fondation de l’économie circulaire, de la Confédération européenne des syndicats, de la Plateforme européenne anti-pauvreté, du Bureau européen de l’environnement, du Forum des jeunes européens, des Amis de la terre, du Parti des socialistes européen (PES), de SOLIDAR, du WWF, des Greens, de Climate action network europe,….
Accompagner les transitions
Les deux transitions de l’Europe, climatique et numérique, façonneront l’avenir de nos industries, de notre main-d’œuvre et de notre économie. L’Union européenne a pris des engagements audacieux en faveur de la transformation industrielle, mais la réalité est que notre succès économique dépend de différents facteurs trop souvent négligés et il est clair qu’une transition juste et réussie dans le monde du travail dépend d’un ensemble de facteurs synergiques qui contribuent à traduire les plans en emplois de qualité et en résultats inclusifs.
Un monde du travail en mutation
C’est la raison pour laquelle mon groupe politique S&D et le mouvement syndical européen réclament une directive pour une transition juste dans le monde du travail grâce à l’anticipation et à la gestion du changement, en renforçant la démocratie au travail, en établissant légalement un droit à la formation et à l’apprentissage tout au long de la vie, en renforçant la participation des syndicats et la négociation collective, et en garantissant des mécanismes de soutien fiables pour les travailleurs victimes des changements économiques.
Les travaux de ma commission EMPLOI (EMPL)
Les travaux sur une proposition législative d’initiative ont déjà commencé au sein de la commission EMPL.
Le projet de rapport invite la Commission à présenter une proposition assortie de recommandations contraignantes. Son objectif général est d’établir un cadre européen de mesures politiques visant à soutenir les travailleurs et les communautés dans les régions touchées par la transition climatique et numérique, dans le but de garantir une transition socialement équitable et inclusive et la création d’emplois de qualité.
Quelques priorités de mon groupe politique S&D
- Disposer de systèmes de protection sociale et de protection sociale solides et dotés de fonds suffisants, condition préalable à une transition équitable et juste vers la neutralité climatique et la transformation numérique ;
- Prévoir l’accès à une éducation, une formation et un apprentissage tout au long de la vie de qualité et inclusifs pour tous est essentiel pour garantir que la main-d’œuvre dispose des compétences nécessaires pour mener à bien les transitions numérique et verte. Cela se concrétise par la demande d’inclure dans la directive un droit individuel à une formation gratuite et à un apprentissage tout au long de la vie pour les travailleurs pendant leurs heures de travail ;
- Permettre un travail décent et de qualité et d’emplois couverts par des conventions collectives, qui sont indispensables pour garantir davantage de progrès social, une répartition équitable et l’acceptation de la transition. Dans les recommandations, nous appelons au renforcement de la négociation collective et à l’élargissement de sa couverture afin de soutenir efficacement la transition des travailleurs ;
- Inclure dans la directive des dispositions de non-régression et des dispositions plus favorables, afin de garantir son application équitable et cohérente dans toute l’Union, d’assurer des conditions de concurrence équitables pour les entreprises, de prévenir la concurrence déloyale et d’apporter une sécurité tant aux employeurs qu’aux travailleurs. Nous soulignons également que la directive doit préserver les droits existants et respecter l’autonomie des partenaires sociaux ;
- Renforcer et appliquer le cadre législatif en matière d’information et de consultation afin de garantir qu’il soit adapté à l’objectif visé dans le contexte de la double transition;
- Prévoir des stratégies nationales et régionales obligatoires en faveur d’une transition juste, ainsi que de plans de transition obligatoires pour les entreprises;
- Renforcer le mécanisme SURE, car le soutien à de telles mesures de protection de l’emploi en temps de crise peut stabiliser les dépenses publiques consacrées aux politiques de l’emploi et aux mesures de transition juste afin d’atténuer les effets immédiats sur l’emploi de la nécessaire transformation de l’économie de l’UE ;
- Maintenir et renforcer le Fonds européen d’ajustement à la mondialisation pour les travailleurs déplacés, qui apporte un soutien aux travailleurs touchés par un licenciement imminent dans des entreprises en restructuration, et nous opposons à sa suppression dans la proposition relative au cadre financier pluriannuel 2028-2034.
Événement S&D
En lien étroit avec les travaux sur l’Initiative législative (INIL), notre groupe politique organisera un atelier au Parlement européen sur le thème « Une transition juste dans le monde du travail » le 12 novembre 2025. Nous pensons qu’un échange de vues avec les partenaires sociaux, les chercheurs et d’autres experts apportera une contribution précieuse à nos débats et nous aidera à affiner nos priorités et nos stratégies. Les travaux et la préparation de l’événement sont en cours.
