En ces temps où les guerres se multiplient un peu partout dans le monde, j’ai eu le plaisir d’accueillir au Parlement européen la conférence « Voix et pouvoir: renforcer le leadership féminin pour les droits des femmes » organisée par the European center for Development and Géostratégic Studies.

Nous avons assisté à des témoignages très durs et poignants de femmes africaine, urkrénienne, syrienne, venues de zones en guerre, qui dénoncent et refusent de subir les guerres qu’elles n’ont pas voulues ni provoquées mais dont elles sont les premières victimes colatérales.
Nous avons aussi été témoins, avec beaucoup d’émotions, d’un geste spontané d’amour, de bienveillance, d’empathie, entre une Palestinienne et une Israélienne, qui oeuvrent toutes deux, modestement, quotidiennement, pour la paix… »Quand nous sommes véritablement connectés à quelqu’un, nos différences s’estompent, je le sais, je le vis » a confié Tizri Martin.
Dans tous les conflits, les femmes sont en première ligne : elles subissent, elles soignent, elles résistent, elles organisent la survie, mais surtout, elles œuvrent à la paix. Pourtant, leur place dans les processus formels de résolution de conflits reste marginale, quand elle n’est pas tout simplement ignorée.
Nous avons entendu la feuille de route de la Commission européenne sur le sujet et elle est très décevante. Les engagements sont vagues, les moyens quasi inexistants, et les acteurs de terrain — en particulier les associations féministes et les syndicats — n’y ont pas été associés de manière sérieuse. Cette démarche, verticale et technocratique, ne répond pas à l’urgence du terrain. Elle ne reconnaît pas suffisamment le rôle stratégique de la société civile organisée, ni les dynamiques collectives qui sont portées depuis des années.
Je réclame pour ma part une approche ambitieuse, cohérente et ancrée dans une vision féministe et solidaire de la paix. Cela suppose aussi que l’Union européenne prenne ses responsabilités. Parce que l’UE, si elle veut être fidèle à ses valeurs, doit faire plus qu’encourager. Elle doit légiférer.
Ainsi, je plaide pour une initiative législative européenne ambitieuse qui :




Ce combat est aussi un combat pour la démocratie. Là où les droits des femmes reculent, c’est l’autoritarisme qui avance. Là où les mouvements féministes sont muselés, ce sont les guerres et les dominations qui prospèrent. Et c’est pour cela que les associations, les mouvements sociaux, les syndicats, ont un rôle très important à jouer pour la paix.
En tant que députée européenne coordinatrice Emploi et Affaires sociales, je suis aussi, par ailleurs, particulièrement attentive à l’éducation/formation des femmes, qui doit, dès le plus jeune âge, les accompagner dans l’exercice du leadership au quotidien.
Cette conférence n’est, je l’espère, qu’une première étape vers une stratégie forte et collective.