La Commission européenne a sorti hier son projet de loi « Omnibus ».
Sous couvert de « simplification » administrative pour les entreprises, il s’agit en réalité d’une déréglementation massive des droits sociaux et environnementaux.
Si la facilitation administrative de la vie de nos entreprises doit pouvoir être discutée, et singulièrement celle des petites et moyennes entreprises belges et européennes qui maintiennent et créent des emplois de qualité bien rémunérés, cela ne peut en aucun cas se faire au détriment des droits sociaux des travailleuses et des travailleurs ni des obligations des entreprises.
Le signal donné par la Commission est ici désastreux. Il traduit aussi une politique rétrograde et une posture défensive dans laquelle l’Europe n’a rien à gagner.
Sous couvert de ‘ »simplification », le Pacte vert est à ce point relégué à l’arrière plan que cela revient à l’anéantir. Il est impératif que les entreprises qui ne le font pas (encore) investissent en Innovation et R&D (plutôt que, pour certaines, de nourrir leurs actionnaires), parce que les inéluctables transitions climatique et numérique sont des opportunités de créer des emplois de qualité et de fabriquer des produits à haute valeur ajoutée qui ne portent pas atteinte à notre environnement (et donc à notre santé!).
Alors que les citoyens expriment, par leur vote, leur manque de confiance dans le politique et les institutions, c’est aussi à un véritable déni démocratique que nous faisons face en matière de gouvernance. Ainsi, en moins de quatre mois, la Commission européenne réécrit unilatéralement les règles convenues par les députés européens et les Etats membres de l’UE: les nouveaux textes sur la table renient huit ans de travail minutieux, d’évaluations, de consultations publiques, de débats et de négociations.
Je serai de celles et ceux qui se mobilisent au sein du Parlement européen pour barrer la route aux textes antisociaux qui font l’impasse sur le dérèglement climatique et l’impérieuse nécessité d’une Europe sociale et environnementale