Une Loi européenne pour l’éradication totale de la pauvreté

La pauvreté augmente

Le 17 octobre marquait la Journée internationale pour l’éradication de la pauvreté; une pauvreté que connaissent un nombre grandissant de citoyen.ne.s et d’enfants en Belgique et en Europe.

Ainsi, 15 à 17 % de la population belge vit en situation de risque de pauvreté ou d’exclusion sociale. Les enfants et les jeunes sont particulièrement touchés : près d’1 enfant sur 5 vit sous le seuil de pauvreté*

En 2024, le taux de personnes à risque de pauvreté dans l’UE s’élevait à 21 %, touchant 93 millions de personnes, dont 20 millions d’enfants (contre 16% en 2007).

Ce ne sont pourtant pas les politiques d’austérité aveugle de la droite et de l’extrême droite -qui ont le vent en poupe- qui vont arranger les choses.

Le grand écart de madame von der Lyen?

Dans son discours sur l’état de l’Union de 2025, madame von der Leyen (qui appartient pourtant au groupe de droite PPE) a pris publiquement l’engagement d’éradiquer la pauvreté d’ici 2050. La Commission prévoit de présenter sa stratégie au cours du premier semestre 2026.

Eradiquer la pauvreté d’ici 2050

Avec le S&D, je défends l’adoption d’une Loi européenne contre la pauvreté, fixant un objectif juridiquement contraignant d’éradication totale de la pauvreté à l’horizon 2050, avec des étapes intermédiaires pour 2030 et 2040. Cette loi serait accomagnée de:

  • la création d’un indice de progrès social mesurant les inégalités et le bien-être;
  • une obligation pour les États membres d’intégrer la réduction de la pauvreté dans leurs plans budgétaires nationaux;
  • des sanctions pour les plans ayant un effet négatif sur la pauvreté.

Gouvernance et redistribution

La pauvreté découle de déséquilibres structurels de pouvoir et de richesse. Avec mon groupe S&D, nous réclamons et défendons une gouvernance fondée sur :

  • la réduction des inégalités en matière de revenus, patrimoine, éducation, santé, environnement, numérique, de pouvoir politique;
  • la redistribution des ressources vers les plus vulnérables;
  • le renforcement du pouvoir démocratique (plutôt que l’influence des grandes entreprises et des ultra-riches).

Investissement social massif

La lutte contre la pauvreté exige un changement de priorités budgétaires et une mobilisation de moyens financiers sans précédent :

  • faire de la justice sociale un objectif transversal de toutes les politiques européennes et du futur cadre financier pluriannuel.
  • mettre en place un cadre européen d’investissement social et un système de suivi des dépenses sociales.
  • renforcer les instruments existants :
    • augmentation du Fonds social européen+ pour lutter contre la pauvreté extrême, le sans-abrisme et l’exclusion;
    • dotation d’au moins 20 milliards d’euros pour la Garantie européenne pour l’enfance;
    • conditionnalités sociales obligatoires pour l’ensemble des dépenses et marchés publics européens.

Des emplois de qualité pour tous

Désormais, un emploi ne protège plus automatiquement de la pauvreté, raison pour laquelle je défends:

  • la mise en œuvre d’une agenda européen pour l’emploi de qualité;
  • des salaires décents (via la directive sur les salaires minimums adéquats);
  • une couverture de la négociation collective d’au moins 80 %;
  • l’interdiction des contrats précaires (zéro heure, faux indépendants, stages non rémunérés);
  • une directive sur les risques psychosociaux, le droit à la déconnexion et la régulation de la sous-traitance;
  • le renforcement de la démocratie au travail, via un cadre européen sur la participation et la consultation des travailleurs.

Egalité des chances et protection sociale

La stratégie doit garantir à tous les citoyens européens le droit à une vie digne, ce qui implique:

  • une directive européenne sur les revenus minimums assurant une couverture universelle;
  • un accès garanti au logement abordable et à la santé publique universelle;
  • la suppression du sans-abrisme à l’échelle européenne;
  • un soutien accru aux personnes âgées, avec des pensions minimales décentes et des services de soins accessibles;
  • une éducation gratuite et de qualité pour tous, y compris la petite enfance et la formation continue des adultes à faibles revenus.

Des transitions justes et équitables

La transition écologique doit être socialement juste, il faut:

  • une directive sur la transition juste dans le monde du travail, garantissant la concertation avec les travailleurs et un droit à la reconversion rémunérée;
  • une directive sur la protection des travailleurs face aux conditions climatiques extrêmes;
  • une réforme des systèmes de sécurité sociale pour inclure les risques climatiques;
  • le renforcement du contrôle public dans les secteurs stratégiques (énergie, transport) pour éviter que la transition ne profite qu’aux grandes entreprises;
  • des subventions ciblées pour réduire la pauvreté énergétique (rénovation, mobilité propre, efficacité énergétique).

Démocratie, fiscalité et justice sociale

La montée de la pauvreté est indéniablement liée à la crise démocratique et à la concentration du pouvoir économique. Il est urgent de restaurer l’équilibre démocratique et social en:

  • intégrant la justice sociale au « bouclier européen pour la démocratie »;
  • protégeant les droits collectifs (syndicaux, associatifs, environnementaux);
  • démocratisant la gouvernance des secteurs stratégiques (énergie, finance, numérique);
  • réformant la fiscalité européenne pour mettre fin à l’injustice fiscale et financer la redistribution des richesses.


*Le seuil de pauvreté est défini comme 60 % du revenu médian disponible. En 2023, ce seuil était d’environ 1 300 € par mois pour une personne seule et 2 700 € par mois pour un couple avec deux enfants.

 

 

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