J’étais présente au Sommet Social de Porto pour y représenter la Commission Emploi et Affaires sociales du Parlement européen.
PAS DE DECLARATION MAIS…
Bien qu’il ne nous ait pas été permis de travailler sur un projet de Déclaration étant donné le blocage exercé par la Commission européenne, j’ai souhaité être présente.
Parce que la bataille contre les dérégulations sociale et environnementale portées par la droite et l’extrême droite, ne fait que commencer.
Nous n’abandonnerons pas les citoyens et les travailleuses européens à leur sort et restons fermement engagés, mon groupe et moi-même, a fortiori la Commission Emploi et Affaires sociales du Parlement, pour défendre les droits sociaux, travailler sur le Pilier européen des droits sociaux et, en particulier, sur la question des emplois de qualité, objet de nos discussions de Porto.
DES EMPLOIS DE QUALITE
Différents aspects nous occupent en matière d’emplois de qualité:
- La directive sur le salaire minimum: l’une des priorités de notre commission lors de la législature précédente pour laquelle nous attendons, le 11 novembre, la décision de la Cour de justice;
- Une lutte efficace contre les risques psychosociaux au travail: heures de travail, précarité de l’emploi, exigences professionnelles excessives, discrimination,…Négliger ces risques menace non seulement la santé des travailleurs, mais aussi les objectifs socio-économiques plus larges de l’UE;
- La reconversion, le perfectionnement professionnel et l’accès à la formation, qui doivent être accordés à tous tout au long de la vie;
- Une protection sociale adéquate pour tous, à la hauteur des transitions auxquelles les travailleurs (qui ont un emploi ou qui l’ont perdu) sont confrontés. Ainsi, la commission Emploi et Affaires sociales travaille actuellement sur une initiative législative relative sur la transition juste dans le monde du travail. Nous plaidons par ailleurs fermement en faveur d’une législation européenne sur l’Intelligence Artificielle sur le lieu de travail.
Notons que lors de notre premier échange avec la Commission sur les nouvelles propositions relatives au futur budget européen (ou cadre financier pluriannuel 2028-2034), mes collègues et moi-même avons avons fait part de nos plus vives préoccupations concernant l’absence de lignes budgétaires distinctes pour les objectifs sociaux.
POUR RAPPEL…
À Göteborg, en 2017, a été adopté le socle européen des droits sociaux.
Quatre ans plus tard, en 2021, le Sommet social de Porto a adopté un plan d’actions assorti d’objectifs concrets pour 2030 :
-un taux d’emploi d’au moins 78 % dans l’UE;
-au moins 60 % d’adultes en formation chaque année;
-une réduction d’au moins 15 millions du nombre de personnes exposées au risque d’exclusion sociale ou de pauvreté, dont cinq millions d’enfants.
Mais cela ne suffit pas. Nous demandons davantage d’objectifs : des emplois de qualité, une couverture collective d’au moins 80 % d’ici 2030, zéro décès au travail et l’éradication du sans-abrisme d’ici 2030.
En avril 2024, à La Hulpe, nous avions obtenu un engagement renouvelé en faveur d’une Europe sociale avec une nouvelle déclaration interinstitutionnelle sur l’avenir du modèle social européen. Le Parlement européen, la Commission européenne, la présidence belge, la Confédération européenne des syndicats, SME United et SGI Europe l’ont approuvée.