J’ai eu le plaisir d’accueillir la conférence Hate speech ou « Les effets des discours de haine sur la démocratie, les droits fondamentaux et l’inclusion ».
L’histoire nous montre que les conflits commencent souvent par des discours de haine, et ces mots ne sont pas des vestiges du passé. Ils sont présents ici et maintenant, dans nos débats et, plus honteusement encore, parfois, dans l’hémicycle du Parlement européen.
Il y a quelques semaines, le 2 avril, lors d’une session plénière censée faire progresser la stratégie de l’UE contre les discriminations, nous avons assisté à une escalade profondément inquiétante.
Ce qui aurait dû être un moment de réaffirmation de notre engagement envers la dignité humaine et l’inclusion a été détourné en tribune de calomnies et de déshumanisation par certains députés européens.
Quatre membres de ce Parlement, tous issus de groupes politiques d’extrême droite, ont utilisé leur temps de parole non pas pour débattre de politiques publiques, mais pour insulter une communauté.
Le discours de haine, comme celui que nous avons entendu lors de ce débat, n’est pas une simple expression politique. C’est une violation de nos valeurs fondamentales. C’est une incitation à la discrimination, et cela n’a pas sa place dans notre Parlement.
Pour lutter contre le discours de haine au niveau européen, nous ne partons pas de zéro.
La Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, l’article 2 du Traité sur l’Union européenne, ainsi que la décision-cadre du Conseil du 28 novembre 2008 relative à la lutte contre certaines formes et manifestations de racisme et de xénophobie interdisent l’incitation à la haine et à la violence.
Le Digital Services Act a ajouté des outils essentiels pour lutter contre la haine en ligne, et le Plan d’action contre le racisme vise à des changements structurels et à une application plus rigoureuse des règles.
Mais ces outils ne sont efficaces que si nous avons la volonté politique de les utiliser, et si nous les renforçons pour les rendre plus robustes et moins vulnérables aux pressions politiques.
L’extrême droite occupe aujourd’hui près d’un quart des sièges dans ce Parlement. Non pas pour défendre les citoyennes et citoyens européens, mais pour les dresser les uns contre les autres.
Une conférence organisée par Solidarity with Others, avec…