Journée mondiale de la santé: notre santé n’est pas à vendre!

J’ai accueilli ce jour au parlement européen la conférence European Public Service Unions (EPSU) Réseau Européen Santé – European Health Network sur le sujet: « Les pénuries de personnel dans le socio-sanitaire: c’est aussi l’affaire de l’Europe! ».

Cinq ans après la pandémie de la COVID, la situation est plus que préoccupante…

Les dépenses en soins de santé sont mises sous pression un peu partout en Europe.

La pénurie de personnel est une problématique européenne et mondiale. A l’échelle européenne, il manque 1,2 MIO de médecins, infirmiers, sage-femmes, depuis 20022 avec, parfois, le constat de réels déserts médicaux. D’où une mise en danger des patients et le constat de la mise en place d’une médecine à deux vitesses.

Cette situation est due au vieillissement de la population (passage de 16 à 21% des 65+ de 2000 à 2023), qui entraîne une hausse des besoins; mais aussi aux conditions de travail de plus en plus difficiles.

En outre, plus d’un tiers des médecins et un quart du personnel infirmier ont dépassé 55 ans au sein de l’UE. Par ailleurs, la soufrance au travail augmente et touche 61% des infirmiers et 43% des médecins. A cela s’ajoute une chute vertigineuse des vocations.
Or, la santé constitue le socle sur lequel repose notre capacité collective à faire face aux crises.

Rappelons que les politiques d’austérité mises en oeuvre suite à la crise financière de 2008 ont eu un impact dévastateur sur nos systèmes de santé (-37,7% en Grèce, -7,4% en Italie, -16,2% au Portugal,…), avec une pression énorme sur les salaires des professionnels à partir de 2010 dans la majorité des pays européens.

Parallèlement, on observe une réduction de l’offre de soins, qui s’est traduite par une baisse des capacités d’accueil dans les hôpitaux publics, une baisse des admissions, une réduction de la durée des séjours ou encore des fermetures d’hôpitaux ou des fusions (avec des inégalités territoriales à la clé).

On observe une transformation idéologique où la théorie de l’hôpital-entreprise impose de plus en plus des impératifs de rentabilité face à des besoins fondamentaux de santé publique.

Merci aux témoins qui ont participé à note conférence, ils peuvent nous aider à construire, ensemble, les pistes de solution.

La santé des belges et des Européens et la dignité des soignants ne peuvent être les variables d’ajustement des politiques budgétaires d’austérité.

C’est la raison pour laquelle l’Europe doit être ambitieuse sur l’amélioration des conditions de travail -y compris l’équilibre vie privée-vie professionnelle!- des travailleuses et travailleurs de ce secteur. Je serai aussi à l’initiative d’un rapport sur les risques psycho-sociaux (stress, burn-out, harcèlement,…) au travail avec l’objectif de réclamer une directive de la part de la Commission européenne.

Les soins de santé doivent rester accessibles à chacun.e, c’est une question majeure de sécurité.

Nous devons renforcer notre modèle social européen!

Notre conférence a été précédée par une action symbolique du personnel de la santé et de la petite enfance – de/avec European Public Service Unions (EPSU) et Réseau Européen Santé – European Health Network ou Réseau européen « Notre santé n’est pas à vendre »- qui a mis en avant la réalité de commercialisation des services, les mauvaises conditions de travail et le lien avec la pénurie de personnel sans les soins de santé.
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